La culture du Moringa :Une alternative pour la sécurité alimentaire et d’activité génératrice de revenus pour les femmes

Le Niger, pays Sahélien est l’un des pays les plus vulnérables face au changement et à la variabilité climatique. Plus de 95 % de la population rurale du Niger dépend essentiellement de l’agriculture elle-même dépendante de la pluviométrie. L’irrégularité des pluies rend la production agricole pluviale de plus en plus aléatoire.

Afin d’accroître l’adaptation aux risques climatiques et d’améliorer la productivité agricole le gouvernement du Niger a mis en place le Projet d’appui à l’Agriculture Sensible aux risques Climatiques (PASEC). Mis en oeuvre avec l’appui financier de la Banque Mondiale et démarré en janvier 2017, le Projet vise en particulier la mise à l’échelle des techniques, technologies et pratiques éprouvées déjà au Niger ou dans des contextes agro climatiques similaires et assurant au mieux la réalisation du triple gain de l’Agriculture Intelligente face au Climat (AIC): i) l’augmentation de la productivité et des revenus agricoles pour la sécurité alimentaire ; ii) l’adaptation et le renforcement de la résilience face aux impacts négatifs du climat (adaptation) ; et iii) la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la séquestration de carbone (l’atténuation).

Le projet couvre les zones agro écologiques situées dans la bande de 400-600 mm/an (Dosso, Maradi, Tahoua, Tillabéri et Zinder).
La première composante du projet qui vise le développement et la mise à l’échelle des pratiques d’agriculture intelligente face au Climat est conduite en partenariat avec l’Institut International de Recherche sur Cultures des Zones Tropicales semi-Arides (ICRISAT) et son Programme de Recherche sur l’Adaptation de l’Agriculture au Changement Climatique pour la sécurité alimentaire (CCAFS). A travers ICRISAT/CCAFS, le PASEC a réalisé un certain nombre d’activités visant à lutter contre la pauvreté en général, l’insécurité alimentaire et la résilience face au changement climatique en particulier.

Des technologies et systèmes intégrés d’agriculture intelligente face au climat ont été développés et diffusés à travers le concept de villages et Communes Intelligentes face au Climat (CIC). Les CIC sont les communes de Kiota (Dosso), Serkin Yamma (Maradi), Illéla (Tahoua), Torodi (Tillabéri) et Bandé (Zinder). Contrairement à l’approche classique consistant à proposer des technologies individuelles aux producteurs, le concept de village et commune intelligente utilise une approche participative et holistique avec les producteurs organisés au sein de leurs communautés pour développer des technologies et options de production accessibles et adaptées à leur contexte.

Organisés au sein de leurs communautés, les producteurs participent comme acteurs à la diffusion des technologies et options intégrées de production.
Parmi ces technologies figure la promotion de la plantation de plantes pérennes comme le Moringa, une plante dont les valeurs économiques, alimentaires, nutritionnelles et médicinales sont bien connues. Ainsi en 2020 une opération dite « opération Monringa » a été organisée dans les 5 CIC du Projet. Pour ce faire il a été procedé à la distribution de plants ou semences de Moringa à 20 productrices de chacun des villages des 5 CIC.

Au total 5800 femmes réparties dans 290 villages (33 villages à Kiota, 33 villages à Serkin Yamma, 83 villages à Illéla, 75 villages à Torodi et 66 villages à Bandé) ont été bénéficiares. Sur les 5 800 femmes, 1455 femmes ont chacune reçu 5 plants et 4345 femmes ont chacune reçu 10 graines de semences, soit une estimation en terme de plants de 50725 unités au total. Les plants de Moringa ont été plantés dans les sites de ’Terre Dégradée Régénérée’’ mis en place au benefice des femmes, ou dans les «jardins de cases » individuels des femmes.


Afin de rendre disponible de façon perenne les plants de moringa et d’autres espèces d’arbres, le projet a mis en place des pépinières d’une capacité de 12000 plants dans les 5 CIC 1 pépipnière à Kiota (Kiota Nazamne) ; 1 pépipnières à Sarkin Yamma (Sarkin Yamma Saboua) ; 2 pépipnières à Illéla (Nadara1 et Djinguiniss) ; 2 pépipnières à Torodi (Sirimbana et Djoga) ; et 1 à Bandé (Gomba). Chaque pépinière est gérée par un groupement d’au moins 100 femmes.


A titre d’exemple, la pépinière de Gomba (Bandé, Zinder) a généré des revenus de 1,6 million de francs CFA en 2019, indiquant l’adhésion et l’enthousiasme des femmes à cette activité.

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